Le plus fou, c’est qu’il ne s’agit pas d’une OPA hostile.
La semaine dernière, nous avons rendu compte des négociations en vue d’un éventuel rachat d’Ubisoft. Mais aujourd’hui, un détail clé de cet accord a été révélé.
Comme le rapporte GamesIndustry.biz, les Guillemots tentent de conclure cet accord avec TenCent, actuellement le plus gros investisseur extérieur d’Ubisoft. TenCent détient actuellement 10 % de la société.
TenCent est la plus grande société de jeux vidéo au monde, si l’on utilise le standard de ses investissements en actions. La société a acheté des actions dans plus de 600 sociétés au total, mais ses investissements dans les jeux vidéo sont vraiment remarquables. Outre Ubisoft, ils détiennent des actions dans Krafton, FromSoftware, Epic Games, Larian Studios, Remedy et PlatinumGames.
Ils possèdent à 100 % Riot Games et à 80 % le développeur de Path of Exile, Grinding Gears Games. Plus notoirement, ils ont été désignés comme un gros investisseur dans la société mère de FromSoftware, Kadokawa, ainsi que dans le conglomérat coréen Kakao et, bien sûr, Sony.
Mais en plus de tout cela, TenCent possède des studios de jeux vidéo dans leur Chine natale, qu’ils ont fondés et qu’ils possèdent entièrement. Nous avons récemment couvert leur grand jeu de tir PvP, Force Delta. Récemment, ils ont également dévoilé leur Monde Pal imitateur Lumière de Motiram.
TenCent négocie avec les Guillemots pour avoir une plus grande voix dans les décisions du conseil d’administration. Par exemple, ils souhaitent pouvoir intervenir sur des questions telles que la répartition des flux de trésorerie. En revanche, les Guillemot tentent de conserver le contrôle de la gestion de l’entreprise, ce qui est très difficile à vendre compte tenu des performances de l’entreprise ces dernières années.
Même si cela peut sembler une OPA hostile, ce n’est en réalité pas tout à fait cela. Les Guillemots tentent de parvenir à un accord précisément parce qu’ils tentent d’éviter cette OPA hostile. Et cette prise de contrôle a de véritables dents derrière elle.
En septembre dernier, AJ Investments accusait TenCent et les Guillemots de collusion. TenCent aurait revendu ses actions à la famille, sans que le reste du conseil d’administration ne le sache. Ce comportement lui-même est en partie à l’origine de la crise actuelle d’Ubisoft, mais AJ Investments doit quand même jouer gentiment avec TenCent, car ils disposent d’un pouvoir de vote important en tant qu’actionnaire majoritaire.
Mais dans l’état actuel des choses, TenCent pourrait choisir de se retirer de cet accord Guillemot. Ils sont apparemment satisfaits de leur part de 10 % dans l’entreprise pour maintenir leur « coopération commerciale dans le domaine des jeux de hasard avec l’entreprise ».
Si TenCent se retire, AJ et d’autres investisseurs minoritaires seront désormais en mesure de négocier ce rachat. Cela peut être ou non une prise de contrôle hostile, selon la manière dont les Guillemots l’ont adopté. Et puis il y a des possibilités moins salées pour l’entreprise. Au final, rien de tout cela ne serait arrivé si les Guillemots n’avaient pas commis trop d’erreurs, entraînant trop de lancements de jeux ratés. Nous ne pouvons qu’espérer que l’entreprise trouvera sa voie, mais ce que font les développeurs n’aura peut-être aucune incidence sur la décision de leurs propriétaires.